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On entend le monde avant de le voir. L'oreille guette, elle trie, isole, elle s'étonne, s'ouvre, reçoit, elle se corrige, supprime, elle oublie, se souvient. Avec les sensations que nous laissons entrer, nous créons sans cesse des images intérieures, notre monde interne, sans cesse en mouvance. Il y a les sons qui nous sont imposés, et ceux que l'on choisit. On a le droit de choisir certains bruits, de préférer, de refuser, mais on peut aussi apprendre à en aimer d'autres, consentir à les laisser entrer, découvrir qu'ils peuvent apporter un enrichissement, un plaisir, la vie avec les autres. On peut apprendre à accepter de s'imprégner, écouter, laisser la porte ouverte à l'échange. Ce que j'appelle le « Petit silence », c'est le silence intérieur que l'on remplit à sa guise, à partir de ses propres choix, de sa propre réflexion, la construction de soi par les sons que l'on choisit d'intégrer, qui vont constituer notre monde intérieur. C'est un espace de liberté. |
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Luce Dauthier | |||